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HS#12 : Monastère Santa Catalina

  • Photo du rédacteur: olivier gavazzi
    olivier gavazzi
  • 8 avr. 2022
  • 5 min de lecture

Une prison dorée

Lors de notre visite au monastère de Sainte Catherine de Sienne, nous décidons en ce dimanche matin de prendre un guide pour nous expliquer la vie des nonnes depuis sa construction jusqu'à aujourd'hui. Voici la visite guidée...


Cet immense couvent de carmélites est le plus grand du monde.

Véritable ville dans la ville, avec ses ruelles au nom de villes espagnoles, ses placettes, ses cellules privatives et ses nombreux cloîtres, il a été fondé en 1579 par une riche veuve espagnole. Les murs non peints sont blancs au couleur de la pierre volcanique le silar.

On note une influence arabe présente en Espagne à cette époque dans la construction

Durant 4 siècles, quelques 170 nonnes et leurs 300 servantes vécurent coupées du monde. Les religieuses, cadettes issues des grandes familles d’ascendance espagnole, devaient verser une dot conséquente au moment de prononcer leurs vœux.

En effet, dans les grandes familles, le premier enfant se mariait, ou plutôt on le mariait ; le second était destiné à une vie ecclésiastique ; le troisième à être militaire et le quatrième à rester avec ses parents ; les suivants étaient également mariés...

Chez nous, seul Maxence aurait visiblement été satisfaits de son sort !!


Le noviciat pouvait durer de 1 à 4 ans. Pendant cette période, les jeunes filles (12 ans) devaient rester dans leur chambre, la porte fermée et la fenêtre ouverte de façon que la surveillante puisse les voir régulièrement.

Elles ne devaient pas parler ni sortir. Le repas était servi en chambre et il y avait un pot de chambre. Les activités de broderie étaient réalisées, la lecture étant impossible puisque cet apprentissage était réservé aux garçons de haut rang seulement.

De ce fait, et pouvant trouver le temps long, les jeunes prononçaient généralement rapidement leurs vœux pour en finir avec cet enfermement.

Une fois les vœux prononcés, et en fonction du rang social de la famille de la fille, elles étaient autorisées à organiser des (chastes) réceptions et à vivre (presque) comme dans le grand monde…


Certaines avaient des grandes maisons avec cuisine privative, four chauffage et même une machine à laver ainsi que des servantes !

Une mère supérieure voulut stopper cette débauche de luxe et de confort. Elle fut l’objet de 5 tentatives d’assassinat !

Aujourd’hui, seule une toute petite partie du couvent abrite encore une quinzaine de religieuses, âgées de 18 à 90 ans. Depuis la visite du Pape Jean Paul II en 1985, elles ont le droit de parler et de sortir.


Des cellules du monastère portent les noms de leurs riches propriétaires, filles de la haute noblesse coloniale.

Elles comprenaient une chambre à coucher, une cuisine particulière, un salon, une salle pour les ablutions et même de quoi loger… là où les servantes ! Mais en 1870, le pape mît fin aux cellules particulières de luxes et invita les sœurs à adopter la vie communautaire. Fini les privilèges, tout le monde au dortoir !

Début de la visite

La visite du vaste complexe, fortifié, débute par les parloirs, aux grilles doubles.

Les nonnes avaient droit à 1h de conversation par mois avec leur famille, sous l’œil attentif d’une surveillante… il y a également un tourniquet pour échanger des affaires.


La mère supérieure pouvait communiquer avec l'extérieur à un autre parloir individuel et sans la surveillance de quiconque !


On traverse d’abord le patio du silence, au fond duquel se dissimule l’élégant cloitre des Novices, orné de fresques contant la litanie. Une chambre y est fidèlement reconstituée.

On remarque un arc et un espace au-dessous : c'est l'emplacement du lit, endroit "sûr" en cas de séisme !!


Puis un passage discret, à droite du patio, débouche sur le sublimissime cloître des Orangers, entièrement peint d’un bleu Majorelle. Il s’entoure de cellules comptant chacune sa cuisine à ciel ouvert, son cabinet d’aisances et un salon (plus ou moins grand selon le rang de la nonne).

Les servantes logeaient au-dessus, dans des conditions très difficiles. On voit également dans cette partie une salle réservée aux veillées funèbres, ornée des portraits de religieuses importantes. Les peintures d'une sœur vivante n'étaient pas autorisées, tout comme les miroirs, c'était considéré comme péché de vanité. Ceci explique la couleur blanche de la peau des défuntes femmes !


Aux murs, des fresques symbolisent les différentes phases de l’âme en état de péché jusqu’à l’état de grâce final. On y croise un saint Michel attribué à Zurbaran.

Comme la Joconde, il nous suit des yeux !

D’autres peintures, des vêtements religieux, ainsi que de riches meubles, tissus et porcelaines, témoignant du faste autorisé en ces lieux pendant des années.


Repassant par le cloître des Orangers, on poursuit par la salle des hosties. Il y a également dans la cuisine un intéressant filtre à eau composé d’un immense mortier en pierre poreuse qui suinte une eau purifiée pour fabriquer les hosties, et pour boire !!


Puis, un insolite quartier d’habitation aux maisons basses ocre rouge, couvertes de tuiles patinées, qui abritent d’autres cellules. De véritables rues se dessinent, portant des noms de villes espagnoles.


Tout au fond, voici un lavoir en plein air. Avec une pierre on détourne l'eau de la rivière jusque dans le bac individuel qu'on bouche à l'aide d'une pomme de terre par exemple.

Un peu plus haut, on peut voir un bain de purification où devaient se plonger toute personne ayant passé du temps à l'extérieur des murs du monastère.

On aperçoit aussi un tourniquet creusé dans le mur. Les mères en détresse y abandonnaient leur bébé.


Suivent les immenses cuisines communes, assombries par des siècles de fumée.

Les nonnes avaient une astuce : étendre des draps blancs pour refléter la lumière et ainsi avoir plus de luminosité et, place Zocodober, une fontaine et les "bains douches" des sœurs, où elles se lavaient 7 fois par an.


Au-dessus, une terrasse offre une belle vue panoramique sur le monastère et les volcans alentours.

La visite se termine par le réfectoire, ouvrant sur le cloître Majeur, le plus grand de tous, orné de fresques contant la vie du Christ et de la Vierge.

Là, se dresse l'église avec de tout petits confessionnaux enchâssés dans le mur avec la pénitente dans le cloître, le confesseur dans l'église.

L'ancien dortoir se visite également. On voit au plafond les crochets qui servaient à accrocher les rideaux de séparation.


Ce qu'on a le plus aimé :

  • Olivier : la beauté et le calme du lieu

  • Gwladys : les jolies couleurs ocre et bleue (par contre, on en garde la trace...)

  • Jules : pouvoir se balader dans les rues du monastère

  • Martin : faire couler l'eau au lavoir

  • Maxence : connaître la vie dans un monastère

  • Tom : le lavoir

Ce qu'on a le moins aimé :

  • Olivier : la visite un peu trop longue

  • Gwladys : l’accent de la guide

  • Jules : l'accent de la guide

  • Martin : l’accent de la guide

  • Maxence : l’accent de la guide

  • Tom : les murs qui laissent des traces sur les t-shirt

 
 
 

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On repart moins longtemps mais assez pour relancer ce blog. Plus de détails dans quelques jours quand nous serons un peu plus au calme...

 
 
 

2 Comments


Gavazzi Françoise
Gavazzi Françoise
Apr 08, 2022

Très belles photos !

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Gavazzi Françoise
Gavazzi Françoise
Apr 08, 2022

Intéressantes explications.. c’est important de prendre un guide dans ce type de lieu superbe et plein d’Histoire !! 👏👏

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