HS#15 : Ruta de la muerte
- olivier gavazzi
- 30 avr. 2022
- 6 min de lecture
Quelle idée d’aller à une excursion qui s’appelle la Ruta o Carretera de la Muerte et en plus d’y embarquer son beau-frère !!!

Un peu d’histoire, et c’est où ?
À environ une heure de La Paz, la Ruta de la Muerte a (avait) la triste réputation d’être la route la plus dangereuse du monde.
La route a été construite dans les années 1930 pour relier la ville de La Paz, située à haute altitude, et la vallée forestière pluvieuse, humide et tiède des Yungas. La route a été construites par des soldats paraguayens avec des pelles et des pioches, le travail était terrible. Beaucoup de travailleurs sont morts pendant la construction de cette route.
Cette route avait ses propres règles mais le plus important était de conduire sur le côté gauche. Cela permettait aux automobilistes qui descendaient de pouvoir voir à quel point leurs roues étaient proches du précipice. Avec le brouillard, la pluie et les glissements de terrain, les accidents tuaient 200 à 300 personnes par an. C’est en recensant le nombre de morts pour une étude de faisabilité pour un itinéraire alternatif en 1995, que la Banque interaméricaine de développement l’a surnommé la « route la plus dangereuse du monde ».
Une route pavée entre La Paz et les Yungas a ouvert en 2007 récupérant pratiquement tout le trafic routier de la région et transformant ainsi la Route de la Mort en un chemin pour VTT, avec quelques souvenirs macabres, comme quelques croix chrétiennes qui jonches l’itinéraire.
En synthèse de nos jours, on peut cependant la dévaler à vélo en toute sécurité en demeurant très prudent car les accidents existent encore avec automatiquement une issue tragique car aucune protection existe pour plonger littéralement dans le précipice.
Allez, on y va
Ci-dessous le compte rendu de trois heures de folle descente de 60 km dans un cadre aussi ravissant - malgré le brouillard - que spectaculaire, de 4750 à 1600 m d’altitude.
Départ 6h de notre logement au centre de La Paz et le chauffeur a mangé une horloge car à 5h59, il klaxonne pour nous avertir de sa présence.
Tout commence par 1h30 de colectivo en compagnie de 1 Argentin et 3 Argentines.
Pour une fois Olivier ne sera pas le plus vieux car nos amis Argentins ont minimum 45 ans à 1ère vue.
1h30 plus tard, nous voilà stationné en bord d’une magnifique route goudronnée.
On déjeune, on s’équipe de protections aux coudes et genoux et d’une « combinaison » étanche, on règle nos vélos et c’est parti pour 200m jusqu’à la fameuse route goudronnée.
Pour Clément ce seront les 200m les plus compliqués en vélo de sa vie car ça monte et nous sommes à près de 5000m d’altitude, je vois dans son regard une pointe de souffrance.
T’inquiète Clément ce sont quasiment les seuls moments où nous devrons pédaler pendant 60km car dans 99% du temps ce sera de la descente.
Descente qui s’effectuera en 2 temps
20km sur la route goudronnée ouverte aux voitures pour apprivoiser les vélos et pour que les guides « valident » les compétences cyclistes de chacun
40km sur la fameuse route de la mort où on laisse place aux cailloux, rivières et chemin de terre.
Ces 20 premiers kilomètres se passent facilement, il fait beau, la route est facile et les 2 guides sont à notre disposition pour vérifier que tout va bien.
Des premiers groupes se forment naturellement en fonction de la vitesse de chacun, nous nous retrouvons dans ce 1er groupe avec 1 guide, 2 uruguayens, 1 boliviens.
Nous arrivons à la fin de la portion bitumée pour reprendre le bus car la route monte sur une dizaine de kilomètres.
A ce moment, on se rend compte qu’une personne n’a pas fait ses 20km et a préféré rester dans le bus car « avec les voitures, elle ne le sentait pas ….»
Eh oh “miss Pin-up dégueulasse” (son doux surnom) tu sais où tu t’es engagé, ça s’appelle la « ruta de la muerte » et pas la balade du dimanche en bord de lac !!!
Bref on s’abstient de tout commentaire et on monte dans le minibus.
30 minutes plus tard, nous voilà au départ du camino.
A 1ère vue on comprend mieux le surnom de cette route : aucune barrière de sécurité, impossible de se croiser à 2 voitures donc avec bus et/ou camion encore moins et pour rajouter le côté dangereux le soleil a laissé place au brouillard.
Ultime question aux guides avant de se lancer : on peut croiser des voitures ? oui, 2 ou 3 mais c’est sans danger
Tiens miss pin-up dégueulasse enfourche un vélo, à voir si ça ressemble plus à PFP (la référence est pour les aficionados) ou si notre intuition est bonne.
On s’élance toujours selon les groupes de vitesse et on stoppe nos montures à pédales à peine 10 minutes plus loin.
1, 2, 3 5 minutes à attendre les plus lents… c’est long et c’est miss pin-up dégueulasse qui ferme la route : notre intuition était malheureusement la bonne.
C’était une de mes (Olivier écrit pour une fois) préoccupations avant ce tour : savoir avec qui tu vas tomber car ça peut conditionner la « qualité » de la journée.
Verdict. : pas de chance au tirage car il y a vraiment une énorme différence entre les plus rapides (Clem, le bolivien et 1 uruguayens), les suiveurs (Olivier et l’autre uruguayens), ce qui vont à un rythme convenable (la moitié des Argentins) et les escargots (l’autre moitié des Argentins, miss pin-up dégueulasse et son soumis)
Bref, on continue à ce rythme pendant 1h30 donc très peu de temps effectif pour les plus rapides. Les guides se rendent compte de cet écart mais ne peuvent malheureusement rien faire et du regard nous font comprendre qu’ils ont compris notre début de désarroi.
On parle de début de désarroi car à part cet inconvénient, cette route est top.
Technique mais pas trop, assez rapide, et l’ambiance du 1er groupe est top.
Voyant l’heure avancé, Clément pose la question « mais à quelle heure on va arriver ? »
Initialement on devait arriver au restaurant en bas de la descente vers 13h et il est déjà 13h30. Pas de réponse de la part du guide mais notre désarroi est clair et net tout du moins pour le groupe de tête.
Nouvel arrêt pour manger un bout et faire de la tyrolienne pour les volontaires.
Personne ne souhaite y aller … sauf miss pin-up dégueulasse et son soumis chercheur de casquette.
Putain c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase de tout le monde, même des guides.
C’est décidé on va vraiment faire 2 groupes pour notre bonheur.
Et c’est parti pour la 2ème partie de la descente beaucoup plus roulante et avec beaucoup moins d’arrêt.
Clément se fera le luxe de sucer la roue du guide pour lui faire comprendre que ça ne va pas assez vite. Dans un souci de rétablir les choses, ledit guide accélèrera et la distance entre lui et Clem ne cessera d’augmenter.
(C’est Clem qui me racontera cette anecdote, moi j’étais trop loin derrière !!!)
On continue à ce rythme jusqu’à la fin pour arriver au restaurant vers 15h … 15h+++++ pour les retardataires.
Un repas buffet englouti et on discute avec nos compagnons de route.
Chose amusante, nous sommes les seuls autour de la table dont la langue maternelle n’est pas celle de Cervantes mais toutes les questions nous sont adressées.
C’est très sympa, pour Olivier les questions sont toujours les mêmes donc ça va mais surtout ça permet de prendre les contacts de Daniel l’Argentin et Ignacio l’Uruguayen normalement nos 2 prochains pays.
On ne sait pas si on va les contacter mais c’est toujours sécurisant de connaître quelqu’un au cas où.
Miss Pin-Up dégueulasse et son soumis nous annoncent qu’ils partent en taxi car en bus la route est trop longue.
Combo gagnant, au-revoir miss pin-up dégueulasse et son soumis : à jamais !!!
16h30 on reprend le bus vers La Paz pour 3h de bus, 3h de petite souffrance pour moi.
Le bus ce n’est vraiment pas ma tasse de thé et je respecte encore plus ceux qui font ce voyage de cette manière.
Moi je préfère conduire.
Dans le bus, on dort, on discute avec les Argentins qui sont curieux de voir la casa rodante d’une famille de gringo.
19h30 on nous dépose à 1 cuadra de notre logement, la journée se termine pour nous.
Demain le guide nous enverra photos et vidéos prisent lors de la journée.
Verdict
On s’est régalés (je parle pour Clem), c’était globalement top malgré le brouillard et miss pin-up dégueulasse (promis j’arrête).
Si vous passez par la Paz, n’hésitez pas si vous êtes un peu sportif à faire cette excursion.
Pas besoin d’avoir un passé de descendeur VTT mais il faut savoir à minima manier un vélo.
Les photos
Vidéo digne du tour de France (merci Clem)
Vidéos (on vous laisse retrouver miss pin-up dégueulasse)
L'arrivée
PS : oui je ne suis pas gentil avec Miss Pin-up dégueulasse mais m***** quand tu te lances dans ce type de visite, assure un minimum... Quelqu'un qui a le vertige ne fait pas du saut à l'élastique !!!
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