HS#4 : La gestion du stress en voyage

(Par Gwladys)

La gestion du stress en voyage… Ou comment casser le mythe en quelques lignes !

« Quoi ? Vous n’allez pas nous dire que vous êtes stressés non plus !?

Ça fait maintenant plusieurs semaines que vous êtes en vadrouille, la vie est belle… on ne va pas vous plaindre non plus ?! »

« Pouvoir se permettre de partir un an, sans travailler, c’est une grande chance que vous avez. »

(Un bémol que rajoute Olivier : ce n’est pas de la « chance », c’est un choix nous avons fait et que nous avons préparé depuis plusieurs années)

Loin de là notre idée de se faire plaindre, et effectivement, bien conscients de la chance que nous avons tous les 6, peut être un besoin de s’exprimer sur le sujet, pour aller au cœur de notre ressenti, une nécessité de faire sortir ce qui peut être plus « dur à gérer » au quotidien… d’apprendre à se (sup)porter…et les astuces ou processus qu’on essaie de mettre en place avec ses effets et ses inefficacités !!!

Qui n’a jamais rêvé de se retrouver avec ses 4 enfants chéris et son conjoint 24h/24, 7j/7 ? Et qui plus est dans une remorque à l’autre bout du monde ?

Ou bien tout simplement parce qu’on est début janvier 2022 et que c’est le moment (ou pas) de prendre des bonnes résolutions !?!

Le stress… Avions-nous pensé avant notre départ, lors de notre préparation à être confronté au stress ? S’agit-il de stress ? Le mot est-il bien choisi ? Bien pesé ? Ne s’agit-il pas une fois de plus d’une exagération comme il en est parfois lorsque les événements ne sont pas comme on voudrait qu’il soit ?

Toujours est-il que nous avons des petites choses à dire sur le sujet, peu importe comment on le nomme, n’en déplaise à certains…

Que ce soit Olivier ou Gla, nous avons été confrontés au stress par le « passé »

• Stress du boulot : pas pour les mêmes raisons… Olivier ne stresse pas souvent, même lorsqu’il doit jongler entre les différents clients connus ou inconnus, en France ou à l’étranger, employé ou directeur, … Il part du principe que tout le monde mérite le respect, qu’il s’agisse du numéro 1 comme des autres. Gla est capable de stresser pour une organisation d’agenda qui ne lui paraît pas conforme, elle stresse aussi dès qu’elle a plus de 10 minutes de retard dans ses rdv.

• Stress du quotidien : se laisser manger par le quotidien, la vie métro-boulot-dodo qui pour résumer chez nous était - l’arrivée de nounou à 7h15 (gestion des enfants et direction crèche école) - départ au travail - retour des enfants à la maison vers 18h15 avec nounou et repas 19h45 - retour de Gla généralement à cette heure ci ... sans compter les déplacements réguliers d’Olivier du lundi au jeudi.

Les activités sportives et le foot pour ne pas le citer. Les entraînements, les matchs / la gestion de la scolarité (très peu), des courses, des repas, des lessives, du ménage, de l’entretien des extérieurs / la place de l’imprévu dans tout ça ? L’impression d’être surchargés, constamment débordés, de ne pas arriver/savoir profiter…Vous savez les listes qui ne se vident jamais …

• Stress des enfants : l’envie de bien faire dans l’éducation. Les disputes, les mésententes, les reproches du peu de temps qui leur est consacré, la compétition entre eux (en voyage, on appelle ça le « concours de kékette » !!!)

• Stress de la vie en général concernant la santé, le temps qui file à une vitesse incroyable, les enfants qui grandissent… les parents qui vieil… gagnent en maturité

Les tentatives de solutions à la maison, dans un univers connu avec nos repères et peut être un « monde » plus prévisible sont :

L’ORGANISATION, qui n’a pas forcément la même définition selon tout un chacun.

Cette définition est selon nous tributaire du caractère de chacun.

Gla est une stressée de nature, qui doit faire preuve de beaucoup d’énergie face à un imprévu. Le fait d’organiser, classer, classifier, ranger (mettre des boîtes dans des boîtes) lui permet de libérer un peu son esprit sans oublier de faire des listes.

L’ÉDUCATION POSITIVE et l’apprentissage de l’EMPATHIE et de la BIENVEILLANCE

On en lit des livres notamment ceux d’Isabelle Filliozat et du Dr Catherine Gueguein, on en reçoit des notifications de sites spécialisés sur l’éducation des enfants et notamment un site que j’affectionne particulièrement : papapositive, on note des astuces, on se récite les astuces, on les note, les recopie….

On fait attention aux besoins de chacun et on essaie de mettre en place des stratégies comme pour Martin et Maxence nos « sensibles » (mais pas de la même espèce !)

On leur demande de construire leur muraille de façon qu’ils soient moins, voire plus affectés par les dires ou actions des autres. Pour Jules, il s’agit de le considérer comme notre enfant et non comme l’aîné de nos enfants. Quant à Tom, on doit l’aider à être un petit chéri parmi les grands. C’est parfois frustrant de ne pas pouvoir faire…

On veille à remplir les réservoirs émotionnels par des gestes, des attentions, des paroles….

On en parle de la formulation positive ?

Comment dire à un enfant (Tom pour ne pas le citer) de ne pas sauter dans la flaque de boue qui le fait jubiler depuis qu’il l’a vu : en théorie, nous devrions dire : « mon chéri, veux-tu bien passer d’un côté ou bien de l’autre s’il te plait ?! » Bon promis, on s’y essaie, on s’y frotte, on s’y pique parfois ! En tous cas, c’est dans les objectifs. J’y arrive relativement bien au travail, ça devrait le faire avec un peu d’entrainement…

L’HYPNOSE : la pratique de l’hypnose a été une vraie révélation pour Gla qui a validé son DU d’hypnose clinique et thérapeutique en odontologie à la faculté de Montpellier en 2019. Certes adapté à la pratique professionnelle, l’hypnose est un moyen simple et efficace dont se sert Gla dans la vie de tous les jours que ce soit pour relaxer ses enfants ou pour les relations aux autres, sans oublier l’auto-hypnose nécessaire lorsque la soupape est prête à lâcher… et même avant de préférence.

Ca demande de l’entrainement mais le bénéfice est formidable.

On veille également à vider les sacs à dos trop chargés. On se fabrique des histoires avec des métaphores adaptées à des situations particulières.

Une des solutions pour vaincre ces stressss : LE VOYAGE

Notre voyage pour couper avec cette routine, pour vivre une parenthèse enchantée, se créer une mega bulle d’oxygène. Tout ça aussi pour apprendre à mieux se connaître, se respecter, s’aimer… ne plus vivre à 100 à l’heure, ne plus mettre le réveil tous les matins, de toutes les semaines…

Voici les maitres-mots de nos actions et apprentissages au quotidien, chez nous dans notre cocon.

Le stress en voyage : mais ce n’est pas possible, il ne va pas nous lâcher ?

C’est quoi pour nous le stress en voyage ?

• Stress de l’imprévu : casser la routine n’était-ce pas une de nos motivations principales d’évasion ? Faudrait savoir ! Sommes-nous si ambivalents ?!

• Stress du trajet : où dormir, que faire, comment ça va se passer ? et le passage des frontières alors ? Tu crois qu’on pourra faire demi-tour facilement avec la remorque ? Et on ne va pas se faire agresser ? T’es sûr que ça ne risque rien ici ? Euhh tu ne crois pas qu’on va être malade si on mange ça ? Et l’eau, on peut la boire une fois filtrée là ?

• Stress de devoir faire des choix comme devoir prendre la décision de faire vacciner les enfants en très peu de temps, sans pouvoir avoir d’autres avis… Le choix du parcours…

• Stress des enfants, on croyait que le fait d’être à l’autre bout du monde ce serait différent… et bien non, on met parfois toute notre énergie journalière (à deux !!!) à leur rappeler les bases de la bonne conduite à table notamment, du savoir vivre en communauté, du silence, de développer leur intelligence situationnelle ou émotionnelle : savoir ne rien dire pour ne pas envenimer la situation.

Bref, c’est parfois épuisant juste d’avoir des enfants, sans leur mode d’emploi !

Et c’est aussi pour ça que l’article a vu le jour… une accumulation de petites choses, tous les jours, pas forcément pour le même enfant mais pas vraiment 3 minutes de libre hormis la nuit et encore ! de les voir sans arrêt en mouvement… ça nous donne le tournis…

Mais, le comportement des enfants ne dépendrait il pas du notre ???

Les enfants ressentent notre stress. Ils épongent et rencontrent parfois des difficultés à s’exprimer ou bien le font d'une manière qui nous parait inappropriée. A nous d'être vigilants, conciliants ? Ici, on entend souvent : « ninos son ninos » .

• Le stress du sommeil des enfants (ou plutôt du manque de sommeil) : « oh non on n’a pas sommeil maman, c’est trop tôt » « moi je ne fais pas la sieste, je suis grand comme les frères ! ». Les réveils avec le lever du jour et là encore la contagiosité du réveil précoce dans un espace exiguë !

Et si notre seuil de tolérance dépendait de la quantité + qualité du sommeil ? Nous sommes persuadés que tout ça est intimement lié !

• Le stress des écrans et du trop-plein d’écran : nous en sommes pourvus et plutôt généreusement ! Doit-on l’imiter ou les laisser se gérer ? Simple : tu limites, ce n’est pas une question. Mais du coup, c’est en gendarme que tu te transformes !
  

• Stress des mauvaises rencontres, des mauvais choix : ça craint ou ça ne craint pas ? Tu penses qu’on peut faire ça ? Qu’on peut aller là ? On reste sur notre règle de base : si un de nous 2 ne le sent pas on n’y va pas.
  

• Le stress de l’oubli : des affaires mais aussi des sensations… et pourtant, nous savons qu’il est important de vivre l’instant présent, ne pas penser « rentabilité » en termes de souvenirs de voyage surtout pour notre riquiqui…

Nos tentatives de solutions en voyage sont :

L’ORGANISATION est également une fois de plus le maître mot … ça veut dire quoi être organisé en voyage ? : être organisé pour nous, c’est avoir de quoi combler rapidement les petites faims, les soifs, c’est pouvoir soigner un petit bobo, nettoyer des mains sales, allumer un feu, couper quelque chose… c’est avoir de la visibilité sur le trajet.

Oui c’est très proche de l’ANTICIPATION

La RESPIRATION et le self contrôle

Oui ok mais comment on fait ? On achète de l’ATARAX ! et en INTRA VEINEUSE…

La recherche de l’AUTONOMIE, de l’ADAPTABILITE et de l’INTELLIGENCE SITUATIONNELLE de chacun : on a posé la question à nos enfants « pensez-vous être autonome ? intelligent ? Adaptable ? ». On a eu des réponses assez divergentes…. Et notre point de vue n’était pas toujours le même que le leur :

- Pour l’école, ils sont assez autonomes

- Pour la préparation des repas, leur hygiène (selon leur critère) c’est également le cas…

- Par contre, ils sont très peu habitués à être seul ! et leur adaptabilité face au « ne rien faire ou ne rien avoir à faire » n’est pas acquise. Il en va de même lorsqu’on se trouve dans un endroit ou le silence est de mise…

On est généralement obligé de rigidifier le cadre parce que ça ne vient pas naturellement. Ils ne savent pas « s’ennuyer »

A nous d’accepter qu’ils ne soient « que » des enfants…

Nous devons accepter de ne pas pouvoir TOUT faire, accepter les disputes au travers desquelles les enfants se construisent et se forgent un caractère.

Utiliser la technique de l’escabeau, c’est à dire le fait de prendre de la distance et de regarder d’en haut permet notamment à Gla de « relativiser » sur ce qui habituellement lui déchire le cœur de maman de voir ses enfants chéris s’entretuer !

Nous devons trouver les ressources en chacun de nous pour éviter l’apparition d’abord et la contagion ensuite de la « negattitude » et de ses variants, sans vilain jeu de mot.

L’OPTIMISME : on se bat contre cette « negattitude ». On revendique le verre à moitié plein, on veut des sourires sur les lèvres et dans les yeux, on reformule parfois les propos comme on aurait aimé qu’ils soient dits …

Le SOMMEIL son manque nous est préjudiciable évidemment mais encore faut-il en avoir conscience et surtout connaître son besoin. Une fois ces pré-requis établis et mis au clair, nous avons constaté que lorsque chacun a son seuil satisfait nous passons d’agréables moments. Nous veillons donc à ne pas faire trop d’écarts. On garde le rythme. Les enfants se couchent avant 21h et se lève vers 6h30 pour les lève-tôt et jusqu’à 8h pour les plus gros dormeurs. On ne parle pas de papa Loutre !!!

La MUSIQUE que ce soit en voiture ou le soir avant de dormir (sans être le même genre de musique quand même) nous avons constaté ses bienfaits. Nous pensons d’ailleurs y avoir recours plus souvent et peut-être même inscrire les enfants à des cours (idée évoquée avec eux, ils sont plus que partants et ont envisagé leur instrument de prédilection)

Le SPORT permet de libérer de l’énergie et peut aussi aider à la canaliser sans parler de la bouffée d’oxygène. Il s’agit parfois d’une petite balade ou de quelques échanges de ballon… Nous avons aussi nos 7 min de sport par jour, même si l’assiduité laisse à désirer.

Le DEVOIR d’EXEMPLARITE : qu’on soit bien d’accord, il s’agit ici du bon exemple inculqué par les parents !!!

Oui, parce que ces terreurs sont capables de copier toute une série de choses et d’attitudes et parfois pas les meilleures. Il va de soi que nous devons en tant que parents montrer le meilleur de nous-même dans nos faits et gestes, dans nos dires, dans nos attitudes et comportements vis à vis d’autrui et également entre nous !

Whaou, cette montée de stress tout d’un coup ! Allez Olive, on va y arriver !

Laisser nos craintes et nos peurs de côté en présence des enfants

L’envie d’être seul, de ne voir personne, de rester en pyjama toute la journée,

J’ai envie de vous dire qu’il y a des moments où j’ai envie de bouffer un paquet de Lexomil pour éviter de les étriper.

Non ce n’est pas vraiment du politiquement correct, je vous l’accorde

A nous de faire au mieux avec les moyens du bord et surtout d’accepter de donner parfois beaucoup (trop ?) sans pour autant recevoir (à l’instant T) les effets positifs et les « remerciements » !

Et également les points évoqués dans la première partie sont des aides incontestées : l’EDUCATION POSITIVE, l’HYPNOSE mais aussi le VOYAGE….

Si on est sûr d’une chose c’est qu’en rentrant nous aurons les poches moins pleines mais le cœur plus rempli !

Nous ne pouvons/voulons pas pronostiquer sur notre avenir, ni d’ailleurs sur celui de nos enfants. Nous avons déjà des idées de nouveaux projets pour l’avenir Vous l’aurez bien compris, on marche beaucoup comme ça chez nous… un projet qui en mène un autre

Surtout une promesse, celle de ne pas refaire les mêmes erreurs que dans le passé et notamment nous concernant retomber dans cette routine infernale qui a failli en venir à bout de nous !

Pour cela, nous misons sur l’acquisition de certaines valeurs lors de notre voyage comme par exemple la désaffection du matérialisme, le self contrôle, le mieux consommer (avoir moins mais mieux), le partage et l’entraide…. et tout ceci dans le respect et l’amour des autres.

Quelques maximes qui nous tiennent à cœur et qu’on se permet de réécrire pour pouvoir y revenir quand on a le cœur lourd :

• « N’attendez pas de tout avoir pour profiter de la vie. Vous avez la vie pour profiter de TOUT »

• « Il y a ceux qui déplacent une pierre et qui en parle comme s’ils avaient déplacé une montagne. Et puis il y a ceux qui déplacent une montagne… dans un silence absolu »

• « Avant de chercher à guérir quelqu’un, demandez-lui s’il est prêt à renoncer aux choses qui l’ont rendu malade. » Hippocrate

• Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse

Ce n’est pas une leçon de morale, c’est ce que nous aimerions réaliser/devenir… des gens biens, des gens heureux, des gens ouverts et conscients, des gens ordinaires et chanceux, des gens réalistes, des gens prêts à tout pour une noble cause…des parents mieux dans leurs bottes de parents !

Et si vous-même pensez qu’on pourrait mieux faire, si vous avez des trucs et astuces, des règles fixées et sur lesquelles vous ne dérogez absolument pas ...

Nous sommes preneurs !!!